Émirats Arabes Unis, révélateurs des enjeux climatiques actuels ou greenwashing étatique ?

Les EAU sont un désastre environnemental, polluant 4x plus que le reste du monde (proportionnellement à la population) le pays reste plébiscité dans le monde pour son exploitation d’hydrocarbures.

Situés en Asie occidentale dans la péninsule d'Arabie, bordant au nord le golfe Persique ; ils sont limités à l'est par Oman et la mer d'Oman et au sud et à l'ouest par l'Arabie saoudite. Le pays s’est enrichi dans les années 50-60 grâce aux hydrocarbures, à la culture des perles et au secteur tertiaire.

L’enrichissement des Emirats Arabes Unis s’est fait et continue de se faire au détriment de l’environnement. L’extraction de pétrole, qui représentait avant la crise sanitaire 32 % du PIB, fragilise énormément les sols et accélère l’érosion. De plus, se situant au 8ème rang mondial des réserves de pétrole et de gaz, les EAU sont un important exportateur de ces énergies dans le monde, ce qui n’améliore pas leur émission de gaz à effet de serre puisque le pays est le 3ème émetteur mondial de CO2 et est à l’origine d’une bonne partie du transport maritime.

Les questions environnementales sont également mises de côté lorsqu’il s’agit de satisfaire les touristes et veiller au bien-être de la population. Nous pouvons prendre l’exemple de Dubaï qui inquiétait déjà dans les années 2000 puisque l’empreinte écologique par habitant était estimée à plus de 4x celle moyenne au niveau mondial.

Lubies architecturales excentriques de Dubaï, entre la création d’iles et la destruction de flore et idées larges pour attirer le maximum de touristes.

Les conséquences de ce mode de vie sur le changement climatique sont alors sans appel. Dans l’un des derniers rapports du GIEC, on apprend que deux régions du monde sont désormais quasiment invivables en raison de leur climat. L’une de ces régions est la ville de Ras-El-Khaïmah au Emirats Arabes Unis la pollution atmosphérique et la chaleur conduisent à un phénomène appelé « canicule humide » empêchant l’habituelle évaporation de la transpiration et une respiration optimale. De plus, dans la ville la chaleur a même atteint à quatre reprises depuis 1995 le seuil considéré comme mortel de 35 degrés Celsius de température dite humide. Tous ces événements peuvent provoquer des convulsions, des comas ou des complications cardiaques.

Mise en place de contre-mesures luttant contre la pollution générée par le pays, greenwashing affiché, c’est ce que les ONG et les habitants dénoncent.

Malgré la catastrophe écologique que représente le pays, des tentatives de protection de l’environnement sont mises en place à différentes échelles. En effet, face au problème mondial qu’est le réchauffement climatique les E.A.U veulent s’imposer en futur modèle en matière de durabilité. Le dernier exemple concret à grande échelle est l’exposition universelle 2020 qui s’est déroulée à Dubaï. Effectivement, l’émirat a mis en œuvre des solutions pour générer de l’énergie propre, encourager le tourisme durable ou encore réduire les déchets. Par exemple, 95 % des paysages sont entretenus sans pesticide ou engrais chimique. Aussi, le projet du District 2020 est déjà en cours. Il consiste à réutiliser le site et les infrastructures de l’exposition pour créer une ville intelligente et durable.

Les efforts des E.A.U s'observent aussi au niveau international. Dû à sa situation géographique, le pays est l’une des principales victimes du changement climatique, mais fait face à ses conséquences avec plus de facilité grâce à son développement. Cependant, les émirats ont pris conscience de la gravité de la situation mondiale actuelle et s'engagent dans des démarches positives. C’est pourquoi le pays est membre de l’UNESCO depuis 1972 et a signé, ratifié et mis en vigueur les accords de Paris depuis 2016.

Les Emirats Arabes Unis restent l’un des pays les plus responsables du changement climatique et des conséquences négatives de l’Homme sur l’environnement. Néanmoins, le pays essaye d’apporter des solutions pour minimiser les résultats des problèmes internationaux actuels, même si cela reste pour l’instant très théorique et insuffisant.

Notions :

Climat : ensemble des circonstances atmosphériques et météorologiques propre à une région, calculés d’après des observations d’au moins 30 ans

Environnement : combinaison des éléments naturels et humains qui forment le cadre de vie des sociétés humaines

Protection : action de limiter les impacts humains sur la nature

Érosion : usure et la modification des sols terrestre par les eaux ou actions atmosphériques

Empreinte écologique : mesure de l’impact des activités humaines sur la nature (nombre de planètes + jour du dépassement)

GIEC : groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat, ils évaluent le rôle de l’Homme sur le changement climatique

Énergies propres : source d'énergie dont l'exploitation ne produit que des quantités négligeables de polluants par rapport à d'autres sources plus répandues et considérées comme plus polluantes

Tourisme durable : toutes les formes de tourisme alternatif qui respectent, préservent et mettent durablement en valeur les ressources patrimoniales d'un territoire à l'attention des touristes accueillis, de manière à minimiser les impacts négatifs qu'ils pourraient générer

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture

Accord de Paris : traité international sur le réchauffement climatique adopté en 2015. Il concerne l'atténuation et l'adaptation au changement climatique ainsi que leur financement

Dette climatique :

Droit à polluer : Le marché des droits à polluer englobe toutes les transactions par lesquelles certains pays, juridiction ou entreprises, achètent des droits de polluer. En 2005 s’est ouvert le marché européen des droits à polluer, afin de se conformer partiellement au protocole de Kyoto

Liens/Sources :