top of page

Les effets néfastes du cycle de vie d’un vêtement



La semaine dernière avait lieu le Black Friday. Une occasion idéale pour faire des économies sur des millions de produits.

Mais à quel prix ?


Le secteur du textile est un des plus polluants au monde. Un vêtement pollue tout au long de son cycle de vie, de sa fabrication à sa destruction.

En France, 700 000 tonnes de vêtements sont achetées chaque année et ce chiffre est voué à évoluer avec la mise en pratique de plus en plus poussée de la fast fashion. Mais quelle est cette pratique ? Il s’agit du fait de fabriquer plus, plus rapidement et à bas prix. Cette pratique, permettant de satisfaire les besoins [FC1] des consommateurs, se fait cependant au détriment de la planète. En effet, les vêtements achetés dans les enseignes pratiquant la fast fashion ne sont portés en moyenne que 5 fois, avant d’être délaissés alors que leur fabrication impacte la planète d’une façon beaucoup plus durable et conséquente. Pour mieux comprendre la pollution engendrée par ce secteur, nous allons reprendre chaque étape de fabrication et en étudier les impacts environnementaux.


La production de matière première

Pour confectionner un vêtement, tout commence par le choix de la matière première utilisée. Cette matière peut être naturelle (culture de fibres), synthétique (extraction du pétrole) ou bien artificielle (transformation). On pourrait penser que les matières premières naturelles sont meilleures pour la planète, eh bien ce n’est pas toujours le cas.

La plupart des vêtements que nous portons contiennent du coton, or sa culture est la plus polluante au monde. En effet, pour cultiver du coton, cela demande tout d’abord énormément d’eau (10 000 L d’eau pour obtenir 1 kg de coton) mais également une grande quantité de pesticides et d’engrais. Ces utilisations entraînent une pollution des sols et des nappes phréatiques, et une perte de biodiversité.

La confection du vêtement

Avant de confectionner un vêtement, il faut d’abord fabriquer et teindre le tissu qui sera utilisé.

Gardons l’exemple du coton, qui est la matière première la plus utilisée. Avant toute chose, le coton doit être blanchi au chlore, or un contact prolongé avec ce dernier peut être nocif aussi bien pour la santé que pour l’environnement. Une fois le blanchiment effectué, arrive l’étape de la teinture. Cette dernière contient des produits chimiques dangereux qui sont interdits en Europe mais tolérés dans les autres parties du monde. Il ne faut pas oublier que la grande majorité des vêtements est confectionnée en Asie, continent qui autorise l’utilisation de ces produits chimiques. A la fin de la production, environ 80% de ces produits restent sur le vêtement et contribuent à la pollution.

En plus de la pollution via des produits chimiques, cette étape de production utilise également énormément d’eau. Pour confectionner un jean par exemple, cela demande 8 000 L d’eau qui sont rendus impropres à la consommation et vont souvent polluer sols et cours d’eau.


L’acheminement du produit

Cela n’est un secret pour personne, nos vêtements parcourent plus de kilomètres que nous. Par exemple, pour arriver jusqu’à son point de vente, un jean parcourt avant cela environ 65 000 km, selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie. Mais plus impressionnant encore, l’industrie du textile produit à elle seule plus d’un milliard de tonnes de gaz à effet de serre tous les ans. Cette pollution est supérieure à celle engendrée par le trafic aérien qui pourtant, nous le savons, est un secteur très polluant.

L’entretien du vêtement

La pollution engendrée par les vêtements ne s'arrête pas à l’étape de leur fabrication. Ils continuent de polluer même après l’achat. Quand nous les portons, ils diffusent dans l’air des particules de plastique. Et quand ils passent en machine, ces mêmes particules se retrouvent dans l’eau. Elles sont tellement minuscules que les stations d’épurations ne peuvent pas les filtrer, elles finissent donc dans l’océan. En un an, la présence de ces particules dans l’océan équivaut à la pollution représentée par 50 milliards de bouteilles en plastiques. Les vêtements sont donc autant voire plus polluants que le plastique.


La destruction du produit

En moyenne, un Français jette l’équivalent de 12 kg de vêtements, mais seulement 3 kg sont recyclés. Or, même lorsqu’ils se trouvent dans des décharges, les vêtements continuent de polluer l’air. De plus, tous les vêtements ne sont pas recyclables. Par exemple, les matières mélangeant le coton avec une matière synthétique ne peuvent pas être recyclées.

Un vêtement reste donc polluant jusqu’à ce qu’il puisse être recyclé, ce qui ne peut pas toujours être le cas.

Le secteur du textile est donc polluant dans tout le cycle de vie. Il pollue l’eau, les nappes phréatiques et épuise des ressources essentielles pour la planète et l’être humain. Tant que la fast fashion et que les besoins des consommateurs n'évolueront pas, l’environnement sera condamné à subir des dommages qui seront bientôt irréversibles.

Comments


POSTS RÉCENTS :
PAR TAGS :
bottom of page